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Par Laura B., Julie M. · Publié le 23 février 2023 à 3h38

La réalisatrice Maïmouna Doucouré a sorti son premier film, “Mignonnes”, durant l’été 2020. La comédie dramatique, très réussie et récompensée à Sundance et à la Berlinale, qui met en scène de jeunes danseuses est diffusée sur France 4 ce jeudi 23 février 2023.

Mignonnes“, le premier long-métrage de la réalisatrice MaÏmouna Doucouré, sorti dans les salles de cinéma le 19 août 2020, est diffusé sur France 4 ce jeudi 23 février 2023.
N’ayant jusqu’alors réalisé que des courts-métrages, Maimouna Doucouré a décroché le César du meilleur court-métrage en 2017.

Dans Mignonnes“, la réalisatrice – qui en signe également le scénario du film – met en scène de très jeunes actrices débutantes, Fathia Youssouf, Medina El Aidi, Esther Gohourou, Ilanah Cami-Goursolas et Myriam Hamma. Elle a également donné un rôle à Maïmouna Gueye qu’on a notamment pu voir dans “La Première étoile” de Lucien Jean-Baptiste, dans “L’Ascension” avec Ahmed Sylla, dans “Le Flic de Belleville” avec Omar Sy, mais aussi dans “Mamans“, le court-métrage césarisé de Maïmouna Doucouré.

Déjà présentée dans plusieurs festivals de cinéma, la comédie dramatiqueMignonnes” a remporté le prix de la meilleure réalisation lors du dernier festival du film de Sundance, mais aussi la mention spéciale du jury lors de la Berlinale 2020.

Synopsis :

Amy (Fathia Youssouf), 11 ans, rencontre un groupe de danseuses appelé : « Les Mignonnes ». Fascinée, elle s’initie à une danse sensuelle, dans l’espoir d’intégrer leur bande et de fuir un bouleversement familial…

La bande-annonce :

Notre critique :

Avec son premier long-métrage, Maïmouna Doucouré frappe fort.
En effet, la réalisatrice, qui a elle-même grandi dans le XIXème arrondissement de Paris au sein d’une famille polygame, puise dans ses souvenirs d’enfance pour livrer un film qui montre le passage de l’enfance à l’adolescence d’une jeune fille – Amy (Aminata) – qui vit au sein d’une famille polygame en région parisienne.
Dans “Mignonnes” – en partie tourné dans le XIXème arrondissement (on reconnaît le parc de la Villette, le centre commercial Vill’Up…) – tout est montré à travers les yeux d’Amy : la polygamie, l’école, la religion… La réalisatrice filme la perception de la jeune fille. Une jeune fille qui grandit, éprouve le désir de s’émanciper et qui est tiraillée entre son éducation traditionnelle au sein d’une famille polygame et pratiquant l’islam, et le monde contemporain, la modernité qu’elle côtoie au collège.

Si “Mignonnes” est très lumineux au début, lorsque la fin de l’enfance est encore synonyme d’innocence, au fil du désenchantement, il l’est de moins en moins.
Montrant un certain nombre de scènes de danse, le film est rythmé par de la musique entraînante.
Assez drôle, “Mignonnes” s’inscrit surtout dans son époque. En effet, Maïmouna Doucouré n’oublie pas de montrer également la méchanceté des enfants entre eux, la versatilité de l’amitié à cet âge ou encore les dangers des réseaux sociaux mal utilisés.

Pour les rôles principaux de son film – les danseuses les MignonnesMaïmouna Doucouré a choisi de mettre en scène uniquement de jeunes actrices toutes débutantes qu’elle a dirigées en leur indiquant des animaux totem auxquels emprunter leur façon de bouger. De jeunes actrices qui interprètent des collégiennes fortes de caractère et qui s’en sortent très bien devant la caméra.

Au final, “Mignonnes” – qui sera disponible à l’international sur Netflix dès le 9 septembre prochain – est coloré et surtout très intéressant car en plus de montrer la fin de l’enfance, il évoque la polygamie (un sujet pas nécessairement très fréquent dans le cinéma français) et surtout ce que peuvent ressortir les femmes et enfants qui la subissent.
Toutefois, certaines scènes – de danse notamment – pourront en choquer certains : les tenues et l’hypersexualisation des danseuses qui twerkent ne plairont pas à tout le monde.