Fary, stand-up et Roland-Garros

Fary nous surprendra toujours. Celui qui fait partie du cercle restreint des humoristes qui se sont produits à Bercy (c’était en mars 2019 avec son précédent one-man-show, Hexagone) annonce une représentation exceptionnelle de son dernier spectacle en date, le très bon Aime-moi si tu peux, à Roland-Garros. Rien que ça ! Il s’y produit le vendredi 7 juillet 2023.

Fary aime les grands écarts. Après l’écrin feutré du théâtre de la Renaissance et ses 628 places, Fary multiplie la mise par 25. L’humoriste espère bien rassembler quelque 15.682 spectateurs (installés en tribunes et dans les loges) sur le court Philippe-Chatrier de Roland-Garros qui, après avoir entendu les balles de tennis voler pendant l’édition 2023 du tournoi, du 22 mai au 11 juin prochain, fera résonner les bons mots et les vannes de Fary.

Ainsi, avec cette représentation à Roland-Garros, Fary compte bien, une nouvelle fois, marquer l’histoire, du stand-up notamment. Il est ainsi le premier humoriste à se produire à Roland-Garros et plus généralement, le premier artiste à y proposer un spectacle.

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Fary avait joué son précédent spectacle, Hexagone, de 2018 à 2020. Un spectacle avec lequel il a rempli de nombreuses salles parisiennes, jusqu’à l’Accor Arena. Et, depuis, Fary n’a pas chômé puisqu’il a ouvert son comedy-club, Madame Sarfati, dans le Ier arrondissement de Paris. Il a également fait du cinéma. On a pu le voir dans Tout simplement noir et Les Méchants. Il s’est même mis à la musique. Son EP de 4 titres, Le stand-up m’a tué.e, est sorti en mai dernier.

Pour son retour sur scène, Fary a pris sa plume, aidé de Jason Brokerss, pour livrer un nouveau one-man-show, Aime-moi si tu peux. Pour ce 3ème spectacle, l’humoriste a choisi de se livrer davantage en parlant de son amour pour le stand-up, de ses doutes, mais aussi d’évoquer le couple, le mythe amoureux, sans oublier ce qui a fait sa marque de fabrique, les sujets de société.

Notre critique :

On l’attendait avec impatience ce nouveau cru signé Fary, et on n’est pas déçu du voyage.

Après une entrée sur scène au son de Rencontre de Disiz et Damso, chanson pendant laquelle on entend notamment les paroles “Je suis heureux“, c’est un Fary heureux qui débarque sur une scène dont le décor est constitué de plusieurs miroirs. Un décor grâce auquel, au gré des déplacements de Fary sur la scène, on va le voir sous différents angles et même parfois simultanément.

Le stand-upper commence par une impro, celle du jour est sur les grèves, avant de se réjouir de jouer dans un tel écrin, celui du théâtre de la Renaissance et de ses dorures. “Tu t’attends pas à ça à Strasbourg Saint-Denis“, souligne celui qui vit dans le quartier et qui se définit comme “Un Parisien élevé hautain plein air“. L’occasion pour lui d’embrayer sur le quartier et de nous montrer qu’il a toujours ce talent pour croquer, à sa manière, les situations du quotidien. Et c’est toujours poilant. Un sujet comme les pharmacies de nuit devient hilarant avec Fary.

Après son angoisse pour les voyages, en avion notamment, Fary continue son spectacle Aime-moi si tu peux sur le ton des confidences et de l’introspection. Dans cette deuxième partie, les vannes sont un peu moins systématiques. Fary, en partant de son vécu personnel, et notamment de son impossible fidélité, déroule le fil d’une analyse intéressante de la vie de couple et l’amour. Des réflexions, qu’il va jusqu’à appuyer en citant un passage de la Bible. Ce qui l’amène à une réflexion lucide sur le conditionnement hommes et femmes dans l’éducation et les incompréhensions que ça génère. L’analyse est pertinente, toujours illustrée de drôles d’exemples.

On a envie de répondre, à celui qui quitte la scène en disant “En tous cas j’espère que vous avez passé une bonne soirée” : oui, très bonne même.

Spectacle vu en février 2023 au théâtre de la Renaissance